A Lourdoueix-Saint-Michel,
On peut découvrir dans le Bourg, un ancien Collège de style Napoléon III. Il était tenu par des religieuses de la Congrégation de l’Adoration Perpétuelle du Saint Sacrement de Bellemagny et par les Pères François Tardivaux décédé en 1907, Jacques Blondet décédé en 1937, et Léon Auxiette décédé en 1962. Ces pères sont les architectes de cet édifice. Celui -ci a été réhabilité entre 2019 et 2021 en gîte de groupe par la Communauté de Communes de la Marche Berrichonne. Il compte 14 chambres et 36 couchages.
Les Pères Tardiveaux, Blondet et Auxiette ont leurs sépultures dans le cimetière dit « des Curés » ainsi que les Sœurs Schmitt, Perrin, Regenbach, Wurtz, Bacethel, A. Meyer, Hertel, Burigny, Metz, Kiefer, Muller, J.Meyer, Wendeling, Huck. On peut y découvrir une petite Chapelle.
A gauche de l’Ancien Collège, la Chapelle a été réhabilitée en Centre Culturel pour y accueillir concerts et expositions. On peut y voir de magnifiques vitraux qui ont été entièrement restaurés ainsi qu’un très bel autel qui trône au milieu de son chœur.
A droite, se situe la Salle des Fêtes.
Dans le centre bourg, on peut admirer l’église fortifiée du XIème , XIIIème et XVème siècle (la seule du département) avec son chœur de style roman. L’Eglise doit sa naissance à un oratoire, « oratorium Sancti Michaelis », comme l’indique son nom.
Le chœur est de style roman. La nef, plus large que le chœur, communique avec lui par une ouverture à arc bris », quelque peu agrandie à l’époque moderne. Dans le pignon ouest, au-dessus de l’entrée, subsiste une étroite fenêtre en plein centre. Son ébrasement intérieur, coupé par la voûte actuelle prouve que la nef fut anciennement plus élevée. Sans doute était-elle recouverte d’une voûte de bois plaquée sur la charpente ?
D’importants remaniements eurent lieu à la suite des destructions causées par la guerre de cent ans. Ils furent ordonnés en 1445 par Pierre de Montbrun, évêque de Limoges. Une voûte de pierre divisée en 3 travées vint remplacer celle de bois. Les nervures évidées des croisées d’ogive retombent sur les culots en forme de têtes. La voûte paraît un peu évasée mais cela a permis de laisser subsister la charpente au-dessus des clefs dont le niveau ne dépasse pas celui des murs latéraux.
La porte d’entrée, qui date de la restauration du XVème, est enserrée entre 2 contreforts très saillants. Leur rôle consiste à renforcer le pignon car la poussée des voûtes est supportée par d’autres contreforts placés aux angles de l’édifice. La position oblique dans laquelle ils sont placés permet de les attribuer eux aussi au XVème. Ces contreforts amortis vers le haut par 2 ressauts successifs s’élargissent ensuite pour servir de support à 2 tourelles à poivrières. La partie haute des tourelles repose sur des corbeaux qui laissent place à une rangée de mâchicoulis qui permettaient de protéger la façade de l’Eglise. Un court chemin de ronde, interrompu par une bretèche, relie les 2 tourelles. Placée dans l’axe de l’Eglise, la bretèche est munie de mâchicoulis qui surplombent la porte d’entrée. Elle est abritée par une petite croupe.
En somme, les parties hautes de la façade ouest sont l’équivalent d’un élément de courtine de forteresse médiévale. On suppose que cette façade était reliée à d’autres ouvrages de défense qui formaient l’enceinte aujourd’hui disparue du bourg de Lourdoueix-Saint-Michel. Les murs du chœur sont exhaussés en une puissante tour carrée, recouverte d’une toiture en pavillon ; cette tour sert de clocher, mais E.Hubert proposait d’y voir une sorte de donjon qui aurait complété le caractère militaire de l’Eglise.
Du côté nord, une tour d’escalier conduit aux combles. Une vielle chapelle latérale possède une fenêtre masquée par un contrefort, ce qui indique son ancienneté. A l’intérieur, on peut voir dans le dallage « la tombe d’un ecclésiastique portant en demi-relief la représentation d’un calice et d’un ostensoir cruciforme ». Le mobilier de l’Eglise comprenait par ailleurs 2 statuettes de bois polychrome du XVIIIème placées de chaque côté de l’autel. L’une était celle de Saint Blaise, patron des laboureurs, elle a été dérobée, l’autre celle de Saint Michel terrassant le dragon.
L’Eglise de Lourdoueix-Saint-Michel est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH).